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LA MARAUDE AUTREMENT

Je  vous invite à vous préparer à partir en maraude à la rencontre des misérables de l’an deux mille…

Tous ces textes sont les extraits tirés du recueil de poèmes " les misérables de l'an deux milles... La maraude".

                           Détruire la misère.

 «  Je ne suis pas, messieurs, de ceux qui croient qu’on peut supprimer la souffrance en ce monde, la souffrance est une loi divine, mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère… »

                                                           Assemblée Nationale,

                                                                          Le 9 juillet 1849.

                                                                          Victor Hugo

Ton discours reste encore d’actualité, c’est regrettable,

Qu’à l’ère des ordinateurs et des portables,

La France se révèle toujours incapable

D’éradiquer cette misère humaine abominable. 

La France

La France ce beau pays, magnifique, au patrimoine culturel et historique extrêmement riche avec des sites naturels grandioses, c’est l’un des pays les plus visités au monde.

Le français est  fier de l’être.

France, mon pays, mon enfance, mon adolescence.

Je vous le dis avec une joie immense,

Sans violence, ni arrogance,

D’avoir la chance d’être né en France,

 Pays d’attirance, d'ambiance et d'élégance.

Certes la France est belle et riche, mais une partie de sa population vit dans l’ombre, dans une grande précarité. Les choses ne vont pas en s'arrangeant avec la crise économique.

Le français n’est pas fier de sa patrie.

France, mon pays, mon enfance, mon adolescence.

Certes !  La France est en abondance,

On a beau crier : « Vive la France ! »

Tout ça c’est juste une transparence,

Aujourd’hui, elle n’inspire plus confiance.

La ville

Sur un battement de cils,

Je me retrouve dans la ville

L’espace et le temps sont immobiles,

Je vois des images qui s’empilent et s’éparpillent.

Tant d’êtres vivants dans la ville,

Ont l’air content et tranquille,

D’autres tristes et en péril,

Entraînant un monde mobile.

Affreux, sales et méchants

Ils sont là un peu partout dans la ville, dans les places publiques, les gares, les parkings, même les endroits perdus ou inaccessibles. Ils n’ont aucun lien social, aucun repère ; Ils vivent dans la rue dans une grande pauvreté, ils sont rejetés de la société. Cette population qui fait de la peine et peur en même temps.

Et pourtant, tout le monde peut vivre cette situation ; personne n’est à l’abri d’une « descente aux enfers » qui peut être rapide et vécue comme un vrai choc !

Nous sommes affreux, sales et méchants,

On nous appelle SDF, clochards, mendiants,

Tant de mots qui nous traitent d’insignifiants,

Tant de maux qui brisent nos cœurs défaillants.

Nous sommes les exclus d’un système malveillant.

Je vis dans la rue en me fichant,
De mes actes souvent trébuchants,
En cédant à mes mauvais penchants,
On me regarde à tout bout de champ.

Personne ne peut imaginer mon existence,
Elle est semée d’incertitude et de souffrance,
Elle est faite d’humiliation et de violence.
On me regarde toujours en chien de faïence.

On me repère partout dans la ville,
A la gare, à côté de l’église, au centre ville,
Avec mes haillons et mes attitudes débiles,
Je fais fuir même les gens indulgents et tranquilles.

Mon quotidien est un vrai parcours du combattant,
J’expose mon intimité au regard des piétons.
La vinasse et le tabac sont mes remontants.
N’ayant aucun sou, je dors sur des cartons.

On me voit comme une personne diabolique,
On me considère comme de la crotte de bique,
On me stigmatise de paresseux et d’aboulique,
Mais, ils oublient le contexte socio-économique.

Souvent passé à tabac par des voyous haineux,
Qui font la chasse aux clodos et aux piteux,
Allant jusqu'à lâcher des chiens furieux
Sans aucun état d’âme, c’est honteux !

Nous ne pouvons sortir de cette spirale infernale,
Nous sommes tous victimes de la fracture sociale,
On ne peut rester insensible ni même impartial,
Car personne n’est à l’abri d’une chute fatale.

Nous sommes tous en grande précarité,
Nous ne demandons pas l’aumône ni la charité,
Juste un peu de considération et d’égalité,
Pour espérer retrouver notre citoyenneté et notre dignité.

Le téléphone est en détresse,

Quand le 115 nous laisse.

Le répondeur  répète sans cesse,

Je suis dans la rue, je m’oppresse.

Oh, 115 ! Répondez-moi en express ;

S’il vous plaît, je vous adresse

Un signe, un appel, un S.O.S.

La maraude

La maraude va au secours des humains,

Qui n’ont ni soin, ni toit, ni pain.

La maraude, la maraude tend la main,

A celles et ceux qui ne demandent rien.

La maraude est là pour tisser des liens,

A tous les anonymes qui sont atteints,

Qui n’ont pas leur destin entre les mains.

Je suis ni un ange, ni un samaritain ;

Je suis tout simplement un citoyen,

Qui ne cherche qu’à faire du bien.

J’accomplis mon devoir d’humain,

Jusqu’au dernier effort, je le maintiens.

Dans la maraude, je me retrouve avec les miens,

C’est un bonheur de donner un coup de main.

On m’a toujours dit, il faut aimer son prochain,

Qu’il soit noir, blanc, rupin ou mesquin.

La solidarité, la sollicitude, l’aide et le soutien,

Sont les engagements de la maraude au quotidien,

Ce sont les valeurs que j’approuve et je soutiens.

En maraude, on chante tous le même refrain :

La vie est belle, en allant vers son prochain.

Avec mon binôme, nous faisons le plein,

Soupe, café, duvet et tout le saint-frusquin ;

Nous voilà donc dans les rues de la ville, enfin.

Prospecter, fouiller, explorer chaque recoin,

A la recherche d’une détresse humaine en milieu urbain.

Au nom de l’urgence, nous investissons des terrains,

Sans y être forcement invités, tout en veillant au grain.

Aimer,

        c’est agir.

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